Tandis que le gouvernement planche, actuellement, sur de nouveaux dispositifs afin de limiter les accidents de la route, l’association 40 millions d’automobilistes propose une idée pour le moins provocante : augmenter la vitesse autorisée pour diminuer le nombre de décès sur nos axes.
Le modèle du Danemark
Si, il y a 10 ans, le Danemark a augmenté la vitesse autorisée sur ses autoroutes, il teste de nouvelles règles depuis deux ans, concernant – cette fois-ci – les axes secondaires. En effet, autrefois limités à 80 km/h, ils le sont aujourd’hui à 90 km/h. Finalement, même si les automobilistes sont autorisés à rouler plus vite, ils n’en demeurent pas moins prudents : ainsi, depuis la mise en place de cette réglementation, on constate une nette baisse des accidents de la route. Lorsqu’elle est interrogée sur les raisons de cette étonnante diminution, la direction danoise des routes pointe du doigt la baisse des écarts de vitesse entre véhicules comme gage de sécurité supplémentaire. Finalement, plutôt que de baisser sans cesse l’allure des usagers, il s’agirait, en réalité, de trouver la vitesse la mieux adaptée.
Paradoxes et désaccords
Concrètement, l’association 40 millions d’automobilistes se bat contre une statistique souvent revendiquée par les autorités : 1 % de vitesse en moins équivaudrait à 4 % de morts en moins. L’exemple de la Grande-Bretagne est mis en avant, puisque là-bas, la vitesse sur les axes secondaires est limitée à 60mph – soit 97 km/h – sans pour autant que les accidents soient plus nombreux. Parallèlement, la ligue contre la violence routière tempère ces affirmations, en associant le nombre plus faible d’accidents au simple fait que les axes secondaires sont moins nombreux qu’en France. Enfin, ce même collectif a décelé, au Danemark, une hausse de la mortalité routière entre 2012 et 2013 : c’est, en réalité, une véritable guerre des chiffres qui oppose 40 millions d’automobilistes aux différents acteurs de la sécurité routière en France.