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Alors que 2014 a été une triste année sur les routes, le gouvernement, au travers du premier ministre Bernard Cazeneuve, a annoncé qu’une série de mesures seraient prises dès janvier afin de limiter les accidents de la route. Parmi ces projets, on retrouve celui de baisser la vitesse à 80 kms/h sur les départementales bidirectionnelles. Ces mesures sécuritaires vont être testées sur la route Centre-Europe Atlantique qui traverse  l’Allier et la Saône et Loire, et qui est réputée pour être particulièrement meurtrière.

2014, une année particulièrement meurtrière sur les routes

Les chiffres du nombre de morts sur la route en 2014 sont effarants. Les dernières analyses, datant du mois d’octobre 2014, annoncent une hausse 13,6% avec 350 personnes tuées lors d’un accident de la route pendant ce mois. Une augmentation qui rompt un cycle de douze années, où la mortalité routière stagnait ou baissait, selon les affirmations de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONSIR).

Ce sont ces chiffres qui poussent le gouvernement à se mobiliser, afin de trouver des mesures adaptées pour améliorer la sécurité sur toutes les routes françaises. C’est dans ce cadre que seront prochainement expérimentées les départementales limitées à 80 km/h. D’autres actions sont en discussion, notamment certaines propositions du CNSR, actuellement étudiées par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Parmi ces dernières, on trouve par exemple, un procédé d’éthylotest intégré, qui invaliderait le démarrage de la voiture en cas de fort taux d’alcoolémie. Cette technologie serait installée sur les véhicules des conducteurs ayant déjà eu une condamnation pour conduite en état d’ivresse. Le CNSR propose également d’implanter des boîtes enregistreuses de données routières sur toutes les voitures neuves.

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Le passage de 80 à 90 kilomètres pourrait épargner de nombreuses vies

L’une des solutions pour améliorer la sécurité routière consiste à réduire la vitesse sur les routes à deux voies, où il est possible de rouler dans les deux sens de circulation. Ce sont sur ces deux voies qu’il y a le plus d’accidents. En effet, 66% des drames routiers ont lieu sur ce type d’artère, et limiter la rapidité des voitures permettrait d’éviter 450 morts chaque année, selon certains experts ayant communiqué sur l’intérêt de cette action.

C’est notamment ce que pense l’ingénieur et rédacteur pour le site www.sécurité-routière-plus.com, Jacques Robin qui estime que la réduction à 80 km/h, au lieu de 90, serait un véritable gain en matière de sécurité routière. Il explique, en effet, qu’en cas de collision frontale, l’impact du choc est réduit de 21% si les deux conducteurs roulent à 80 km/h. La maniabilité du véhicule, permettant aux automobilistes de réagir en cas d’accident, est également bien meilleure.

Cependant, si l’intérêt sécuritaire de cette limitation est clair, l’opinion publique y est fortement défavorable. Les conducteurs ne voient pas la mesure d’un bon œil, et considèrent même qu’elle sera uniquement bénéfique pour les caisses de l’État grâce aux radars.

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La limitation à 80 km/h expérimentée sur la Route Centre-Europe Atlantique (RCEA)

La limitation à 80 km/h au lieu des 90 actuels sera testée sur plusieurs routes bidirectionnelles courant 2015. Parmi les axes choisis, on trouve la route Centre-Europe Atlantique qui passe notamment par les départements de l’Allier et de la Saône-et-Loire. Cette dernière est surnommée « la route de la mort » en raison du fort taux d’accident qui s’y produisent chaque année. Seules certaines portions seront retenues pour ce test de réduction de vitesse. Le gouvernement souhaite lancer le projet avec une phase pédagogique, afin de bien faire comprendre l’intérêt de la mesure aux Français. Il est en effet indispensable que ces derniers expérimentent la limitation, pour en percevoir l’intérêt.