Alors que la réforme du permis de conduire entend simplifier le passage de l’examen et réduire les délais d’obtention, deux nouvelles épreuves pourraient être ajoutées. Des cours supplémentaires qui alourdiront le passage, certes, mais qui amélioreront surtout la qualité de la formation. L’une des épreuves suggérées consisterait en la vérification théorique des acquis du candidat, six mois et un an après l’obtention de son autorisation de conduire.
Le nouveau permis de conduire mise sur la prévention
Les auto-écoles se sont réunies en Congrès à Rennes le vendredi 22 mai. Elles ont abordé à cette occasion la question de l’ajout d’épreuves à l’examen du permis de conduire. Au centre des préoccupations : sécurité et prévention, notamment auprès des jeunes conducteurs. L’année 2014 a été particulièrement noire sur la route, et les premiers mois de 2015 aggravent ce bilan. D’après les données de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité routière, le nombre de tués sur la route entre janvier et avril 2015 est en augmentation (+ 24 tués sur la route), par rapport à la même période l’année précédente. Avec la refonte de la formation du permis de conduire en l’axant sur la prévention des risques, les auto-écoles entendent sensibiliser les futurs conducteurs aux dangers de la route.
Deux formations seraient actuellement en discussion. La première interviendrait au moment de l’apprentissage. Les candidats suivraient en plus des cours de conduite, des ateliers sur la gestion des risques. Ces sessions d’une heure et quart s’axeraient sur les pratiques dangereuses, et s’adresseraient aux jeunes. Parmi les thématiques suggérées, on trouve l’apprentissage des gestes qui sauvent et la compréhension des risques liés à l’usage de l’alcool ou de la drogue au volant. La seconde formation serait programmée a posteriori, une fois que le candidat a obtenu son permis de conduire. L’idée est de guider le nouveau conducteur en planifiant deux rendez-vous de bilan six mois et un an après avoir réussi l’examen. Ces entrevues de trois heures permettront de faire un point et de vérifier la pérennité des acquis. En cas d’échec, le permis de conduire pourrait être invalidé.
Les nouvelles épreuves au permis de conduire gonfleront-elles la note ?
Non. Les auto-écoles se sont engagées à faire de cette proposition une action sécuritaire et non financière ! Le coût total de la formation ne devrait pas augmenter. Le permis de conduire est déjà assez onéreux pour les jeunes, et les mesures envisagées n’ont pas pour objectif de remplir les caisses des auto-écoles. L’allongement de l’apprentissage est motivé par les chiffres. L’augmentation de nombre de tués sur la route, pousse à remettre en question l’existant. Sensibiliser les jeunes dès la formation pourrait réduire le nombre d’accidents de la route les impliquant. La preuve en Finlande, qui depuis qu’elle a mis en place le système de rendez-vous a posteriori a vu les accidents de la route baisser de 30 % chez les jeunes conducteurs.
Si l’ajout d’épreuves à l’examen du permis de conduire est à l’état de projet, la mesure pourrait être active dès 2016. L’objectif est d’améliorer la formation avec des modules basés sur la prévention, la gestion des risques et la sécurité. En cas de validation de la proposition, le candidat réussissant l’examen deviendra un « conducteur stagiaire ». Son permis de conduire ne sera définitivement acquis, qu’après réussite de ses entretiens bilans. Cette action devrait pousser les néo-conducteurs au respect du Code de la route, et leur rappeler que le permis de conduire n’est pas un acquis définitif : son maintien est soumis à des règles strictes.
