L'éducation routière

Le code à la maternelle

Dès son plus jeune âge, l’enfant doit être sensibilisé aux multiples risques présents sur la route : pour cela, à la maternelle, vous pouvez proposer aux élèves quelques exercices. Ces derniers auront pour objectif principal de susciter une prise de conscience autour des dangers de la route.

Dans la rue, l’enfant peut être en mesure de différencier les principaux espaces, à savoir : le trottoir et la chaussée. Dès trois ans, il est conseillé de lui expliquer que les piétons marchent uniquement sur le trottoir, tout en prenant soin de traverser la route uniquement par l’intermédiaire de passages piétons. À tout âge, l’enfant est apte à écouter et à regarder, dans le but de se rendre compte, par lui-même, de la dangerosité de la route.

Lorsqu’il marche, un enfant entre 3 et 6 ans doit savoir suivre un adulte, lui tenir la main et, surtout, ne jamais s’en éloigner. Il doit comprendre que la route n’est pas un espace de jeu – mais un endroit où il est soumis aux ordres de l’adulte accompagnant.

Par ailleurs, de plus en plus d’enfants commencent, très jeunes, à pratiquer le vélo, la trottinette ou encore les patins à roulettes. S’il ne faut pas les empêcher de jouer, il est indispensable de leur apprendre à mettre les protections nécessaires avant de commencer ! Les équipements varient en fonction du jeu, mais, dans tous les cas, le casque est indispensable.

L’enfant est amené, très régulièrement, à être en voiture avec ses parents ou ses proches. Dans ce type de situation, il est également utile de lui inculquer les bonnes habitudes, en lui expliquant l’importance d’un bon comportement à bord de l’automobile. L’enfant peut comprendre qu’il doit rester attaché sans trop bouger pour ne pas se mettre en danger, et, par ailleurs, avoir une attitude sage et calme afin de ne pas déranger le conducteur.

Sur la route, il paraît ardu de demander à un enfant de connaître la signification des panneaux de signalisation. En revanche, de manière ludique et sommaire, on peut lui apprendre certaines bases du Code de la route : le panneau du sens interdit, facile à identifier, par exemple. Par ailleurs, il est simple de faire comprendre à un enfant de maternelle les dessins les plus connus des panneaux : le cycliste, l’automobiliste et le piéton. Pour approfondir encore, on peut tenter d’associer les couleurs à leur sens de base (le rouge est signe de danger, le bleu traduit une obligation ou une information). Naturellement, lorsque l’on constate que l’enfant peine à tout comprendre, on peut se contenter d’une simple initiation aux panneaux, sans entrer dans les détails.

Exercices en maternelle

Montrer des photos prises dans la rue et demander aux enfants de nommer tout ce qu’ils voient est un premier exercice efficace pour entrer dans le vif du sujet. Au fur et à mesure de l’échange, amenez-les à se questionner sur les différents espaces et à délimiter le trottoir de la route, à identifier les marques au sol et à observer les différents panneaux.

Pour sensibiliser les enfants à toutes les précautions impératives avant de traverser la route, vous pouvez leur montrer une vidéo sous forme de dessin animé, à l’image de Robocar Poli : on traverse au passage piéton. D’autres films à projeter sont disponibles sur la toile et peuvent être adaptés à une initiation aux dangers de la route pour les maternelles. Toutefois, veillez à ne pas tomber dans le piège des vidéos trop longues : vous risqueriez de perdre l’attention des enfants – c’est la raison pour laquelle il est vivement conseillé de varier au maximum les supports !

Ainsi, après une vidéo qui a nécessité toute la concentration de vos élèves, vous pouvez leur proposer un moment de détente par l’intermédiaire d’un Mémo’Route. Il est simple et rapide de prendre le modèle suggéré ou d’en faire un à votre façon, en restant toujours dans le thème de la route. Si vous souhaitez réaliser votre propre Mémo, n’hésitez pas à recourir aux panneaux de signalisation simples à comprendre, à des images sur les différents usagers de la route (piétons, cyclistes, automobilistes) ou à des éléments comme le feu tricolore.

Un autre exercice intéressant se réalise individuellement ou en groupe. Il suffit de présenter une photo comportant un passage piéton et de demander aux enfants quel chemin prendre pour traverser la route. Si vous choisissez l’image que nous vous suggérons, pensez à signaler aux enfants, lorsqu’ils montrent le passage piéton, qu’il s’agit d’une route large où les voitures roulent vite : à ce titre, ils peuvent s’arrêter dans un espace prévu à cet effet, au milieu du passage piéton, afin de regarder à nouveau si la voie est libre. Ce moment d’apprentissage autour des passages piétons est idéal pour donner quelques conseils : on ne court jamais en traversant la route !

Si vous trouvez cet exercice peu concret, vous pouvez également utiliser Google Street View, puis réaliser des captures d’écran des routes du quartier de votre école. Ainsi, vous disposerez d’images parlantes pour les enfants : ce sera l’occasion de les mettre en garde sur les dangers particuliers à proximité de l’école.

Pour les moins de 6 ans, l’association de prévention routière prévoit des jeux afin d’apprendre à repérer les situations dangereuses, à identifier les erreurs d’une famille s’apprêtant à partir en voiture ou encore des coloriages divertissants pour les petits, après tant d’efforts !

Enfin, si vous sentez que vos élèves sont réceptifs à vos cours sur la sécurité routière et si vous les pensez capables de retenir et mieux comprendre les panneaux de signalisation, proposez-leur des coloriages comme on en trouve facilement sur Google Images. Dans le cas où il est difficile pour les enfants de saisir quelle couleur choisir, usez de gommettes et autres traits de crayons de couleur afin de les aider à colorier chaque zone de la bonne teinte.

Quel que soit son âge, entre 3 et 6 ans, l’enfant peut être alerté sur les risques de la route. Naturellement, l’apprentissage et la sensibilisation sont des exercices à réaliser en fonction des aptitudes de chaque classe : il faudra adapter, si nécessaire, aux capacités de chacun.

Le code en primaire

À l’école primaire, les enfants doivent apprendre progressivement à avoir un comportement responsable sur la route. Naturellement, on ne peut pas attendre la même maturité au CP, à 6 ans et en CM2, à presque 10 ans. En ce sens, il est compliqué de définir ce qu’un enfant doit comprendre, au sujet des dangers dans la rue, à l’école primaire : il est plus judicieux de penser la sensibilisation et l’apprentissage de manière réellement progressive.

La circulaire n° 2002-229 du 25 octobre 2002 donne une idée des savoirs à acquérir, étape par étape, au cours de la scolarité en école primaire :

Tous ces éléments décisifs sont inculqués aux enfants entre le CP et le CM2. Ainsi, à la fin de leur scolarité en école primaire, ils obtiennent l’APER, Attestation de Première Éducation à la Route.

Les enseignants ont un rôle clé dans l’apprentissage du bon comportement à avoir pour éviter les accidents : à l’école primaire, les élèves commencent à avoir une certaine autonomie. Cette dernière, généralement plutôt limitée, ne doit pas mettre en danger la vie de l’enfant. Les parents sont donc les premiers à savoir quand ils peuvent donner une liberté, suivant la maturité et la conscience du danger de chaque jeune.

Cependant, à l’école, on a les clés en main pour aider les enfants à avoir conscience, petit à petit, des dangers de la route. Dès le CP, il sait délimiter le trottoir de la chaussée et, par ailleurs, il est en mesure de dire quel espace est adapté aux piétons et quelle zone est réservée aux voitures et cyclomoteurs. À pied, dans la rue, il peut être discipliné, suivre les adultes et ne jamais traverser seul la route.

Dès les premières années de l’école primaire, les enfants apprennent à faire du vélo sans les petites roues, acquièrent leur première paire de rollers ou reçoivent une trottinette en cadeau. Ainsi, à partir du moment où un engin à roues – ou roulettes – est offert, les protections qui vont avec sont impératives : casque dans toutes les circonstances, genouillères, protèges-poignets, etc.

En grandissant, l’enfant gagne de la maturité et prend peu à peu conscience des dangers. Lorsque vous enseignez à des élèves de CM1 ou CM2, vous êtes probablement face à des jeunes allant parfois seuls dans la rue, faire une course ou se rendre à l’école – lorsqu’elle n’est pas loin du domicile. Il est donc primordial, à ce stade, de répéter aux enfants qu’ils doivent regarder la route plusieurs fois avant de traverser, respecter les feux de signalisation et, bien sûr, marcher sur le trottoir.

Exercices en primaire

Encore une fois, l’école primaire se déroulant sur 5 années, les exercices ne seront pas les mêmes suivant l’âge des élèves. En revanche, tout au long de la scolarité en primaire, il faut garder en tête les règles que l’enfant doit intégrer pour recevoir l’APER en CM2.

En 1er cycle, avant toute chose, il est indispensable de vérifier que chaque élève a bien intégré les bases de la sécurité routière. Ainsi, à l’aide d’images de routes, demandez aux enfants de nommer chaque élément : ils doivent être capables de reconnaître les différents espaces, d’identifier les véhicules et usagers. Avec cette image, vous pouvez attirer leur attention sur la voiture, la limite entre trottoir et route. Pour être plus précis, tentez de leur faire comprendre que l’homme avec une canne semble être aveugle : il fait partie des personnes vulnérables, à protéger.

En 2ème cycle, il faut commencer à stimuler la capacité des enfants à être autonomes, leur expliquer comment traverser la route en toute sécurité. Si, dans un premier temps, la consigne primordiale est de suivre les adultes, les enfants plus matures peuvent lentement apprendre à traverser seuls. Dans le cadre du Permis Piéton, vous pouvez trouver de nombreux exercices susceptibles de les aider dans cet apprentissage. Inspirez-vous du Code du jeune piéton pour proposer des exercices aux élèves : à l’intérieur, vous trouverez une page nommée « Qu’est-ce qu’une rue », idéale pour réaliser un petit exercice d’identification de tous les éléments et dangers en ville et à la campagne.

En 3ème cycle, afin de permettre à l’enfant de posséder toutes les connaissances nécessaires à l’obtention de l’APER, une initiation au Code de la route s’impose, de manière plus approfondie qu’auparavant. Utilisez des images vierges comme le triangle rouge pour le danger, le cercle rouge pour l’interdiction et le cercle bleu pour l’obligation. Associez ensuite les différents pictogrammes pour accompagner les enfants dans la mémorisation des principaux panneaux du Code de la route.

À noter : pour aider les élèves à assimiler toutes les connaissances liées à la sécurité routière, proposez leur une vidéo de l’émission « C’est pas sorcier » disponible en ligne. En vue de garder toute l’attention des élèves sur les éléments primordiaux, prenez le temps de faire pause aux principaux moments.

Finalement, à la fin de son cursus en primaire, l’enfant se voit délivrer l’APER. Cette attestation valide l’acquisition de règles et de comportements basiques liés à l’usage de la route. Au cours du 1er cycle, il aura effectué les apprentissages premiers puis, au second cycle, les apprentissages fondamentaux avant de réaliser, au 3ème cycle, les approfondissements. Pour trouver des références en ligne, rendez-vous sur le portail Eduscol où vous pouvez, par exemple, télécharger un livret complet sur la sécurité routière en primaire.

Le code au collège

Un collégien apprend, tout au long de son cursus – de la 6ème à la 3ème – à connaître les enjeux de la route en elle-même : en effet, il s’approche progressivement du moment où il se trouvera, lui aussi, conducteur d’un engin motorisé sur la chaussée.

En ce sens, dès son arrivée en 6ème, l’élève connaît et applique impérativement tous les comportements d’un piéton prudent et responsable. Théoriquement, il n’est plus nécessaire de faire une sensibilisation aux dangers que court un piéton lorsqu’il traverse la route, par exemple – même si des petits rappels ne sont jamais de trop !

Par ailleurs, les jeunes collégiens possèdent très souvent un vélo. On attend d’eux, à leur âge, qu’ils aient le réflexe de mettre leur casque avant de partir et de porter un gilet jaune de sécurité. Seuls sur la route, ils sont en mesure de reconnaître l’espace dédié aux cyclistes (piste ou bande cyclable, route en l’absence de l’un de ces deux éléments).

Les enfants se déplaçant à vélo ont le droit de rouler sur le trottoir jusqu’à 8 ans seulement. Les collégiens sont donc considérés comme aptes à partager la route avec les autres usagers.

À la fin du collège, en 4ème et 3ème, les jeunes atteignent une certaine maturité et, dès 14 ans, ils peuvent passer le BSR en vue de conduire un scooter. À cet âge, certains se sentent invulnérables : il est donc impératif de rappeler à tout jeune prenant la route qu’il doit respecter les règles de priorité, de signalisation, de sécurité – afin de ne pas se mettre en danger et, également, pour protéger les autres usagers.

Les épreuves prévues au collège : ASSR 1 et 2

En classe de 5ème, les collégiens passent l’ASSR 1er niveau. Ils sont exposés à des situations sous forme de vidéos et doivent répondre aux questions afin d’obtenir au moins 10 /20. Généralement, peu d’élèves échouent à cette étape puisqu’ils connaissent déjà, à cet âge, les rudiments du Code de la route. Malgré tout, les élèves peuvent passer un rattrapage s’ils n’atteignent pas la moyenne. L’ASSR 1 est obligatoire pour se présenter à l’ASSR 2.

L’ASSR 2 se passe en 3ème. L’examen se présente sous la même forme que le premier – mais les questions sont plus pointues puisque l’élève est considéré comme un futur conducteur, à court terme, de scooter ou à plus long terme, d’une voiture. Comme pour l’attestation reçue en 5ème, il faudra obtenir, au minimum, la note de 10 /20 afin de valider l’ASSR 2. De plus, encore une fois, en cas de note en dessous de la moyenne, un rattrapage est prévu. Tous les élèves doivent finir par obtenir l’ASSR 1 et 2 puisque ces diplômes sont demandés lorsque l’on passe le BSR et le Permis de conduire.

Concrètement, quelle que soit la classe dans laquelle se trouve l’élève, celui-ci doit avoir passé l’ASSR 1 le jour de ses 14 ans (pour pouvoir tenter le BSR ensuite) et l’ASSR 2 le jour de ses 16 ans (pour pouvoir commencer la conduite accompagnée).

À noter : pour les élèves victimes d’une déficience visuelle les empêchant de se présenter aux ASSR, l’AER (Attestation d’Éducation à la Route) est plus adaptée.

Exercices au collège

Traditionnellement, au collège, les professeurs d’Histoire Géographie sont supposés faire l’éducation routière dans le cadre des cours d’Éducation civique. Pourtant, dans toutes les matières au programme, il est possible, à certains moments, d’ajouter un module sur la sécurité routière.

Pour les collégiens en classes de 6ème et 5ème, une entrée en matière peut se faire par l’intermédiaire d’exercices au sujet du comportement idéal à vélo. Vous trouverez sur le Net plusieurs éléments vous aidant à proposer des activités aux jeunes sur le sujet « Circuler à bicyclette ».

Au collège, les enseignants de toutes les matières ont facilement la possibilité d’accéder à des salles informatiques. En ce sens, réservez un peu de temps afin d’inviter les élèves à s’entraîner pour l’ASSR sur une plateforme d’exercices en ligne. Bien sûr, avant de laisser les jeunes naviguer sur ce site Internet, pensez à leur donner des éléments pour mieux comprendre le Code de la route, en rappelant certains fondamentaux.

Une véritable simulation d’examen s’impose avant de passer l’ASSR. Sur YouTube, vous pouvez trouver une vidéo d’entraînement pour l’ASSR 1 et pour l’ASSR 2.

En marge de ces exercices véritablement liés aux épreuves de l’ASSR, vous trouverez sur le site de l’association de prévention routière des éléments d’aide pour la prévention contre l’alcool et le cannabis. Cette sensibilisation peut être une parenthèse dans un cours de SVT, par exemple : démontrez aux élèves les effets nocifs de ces substances sur le temps de réaction, la confiance en soi ou encore la visibilité.

Par ailleurs, toujours dans le cadre d’une sensibilisation face aux comportements à risques, recherchez et téléchargez sur la toile des diaporamas pour animer un cours : « Qu’est-ce qu’un verre d’alcool ? » ou encore « Comment éliminer les effets de l’alcool ? »

Au final, même si le programme des élèves de collège est plutôt chargé – et ceci, à tous les niveaux, il reste toujours des petits moments pour mettre en place des cours de sécurité routière. En effet, lorsqu’ils sortent du collège, les élèves ont parfois presque 16 ans et sont donc amenés à passer le Code de la route en vue de commencer la conduite accompagnée. Il est donc important de les préparer à cette épreuve, l’ASSR 1 et l’ASSR 2 n’étant qu’un minimum à la sortie du collège.

Les axes majeurs de vos cours sur la sécurité routière seront probablement, dans un premier temps, la signalisation – qui doit être connue de la façon la plus précise possible à la fin du collège, puis, dans un second temps, la prévention contre les comportements à risques comme la vitesse excessive, la consommation d’alcools et de stupéfiants. Tous ces éléments s’incluent dans différentes matières et peuvent être inculqués aux élèves de façon progressive, en variant les supports et en suscitant tout leur intérêt.