Les motocyclistes ne constituent que 2% des conducteurs d’engins motorisés en France. Pourtant, cette minorité représente 20% des victimes décédées lors des accidents de circulation routière. Les conducteurs de motos sont donc beaucoup plus exposés aux dangers de la route que les automobilistes ou les piétons. Afin d’améliorer la sécurité des conducteurs de deux-roues sur le réseau routier, l’État français s’est lancé dans un véritable travail de sensibilisation autour de la « trajectoire de sécurité en moto ». Cette approche consiste à conduire d’une certaine manière permettant d’éviter au maximum les accidents, en particulier dans les virages. Découvrez dans cet article cette technique de conduite moto plus sûre.
Fin 2019, l’État français décide d’intégrer la trajectoire de sécurité en moto à la formation théorique et pratique pour l’obtention du permis de conduire moto A2. En conséquence, cette notion ferait désormais l’objet de l’examen pratique et de l’épreuve théorique. À l’annonce de ces changements relatifs au permis a2, beaucoup de motards ignoraient tout de la trajectoire de sécurité moto. Pour ces derniers, il s’agissait d’une nouvelle trouvaille du gouvernement. Or, la trajectoire de sécurité en moto était déjà utilisée par les agents publiques à moto (gendarmerie nationale, police nationale, douanes). De plus, les motocyclistes qui ont participé à des journées de sécurité moto, ou à des stages de perfectionnement, connaissaient bien cette façon de conduire. Elle a été souvent enseignée dans le cadre de la prévention routière. Pour les autres motards, la trajectoire de sécurité en moto était un terme ambigu, voire inconnu. Les personnes, au fait de cette manière de conduire, ne s’accordaient en effet ni sur une dénomination unique ni sur les détails pratiques. Pendant que les gendarmes utilisaient l’expression « trajectoire EDSR », certains moniteurs de formation parlaient de « trajectoire AFDM » ou « trajectoire de confort ». Difficile pour les non-initiés dans ces conditions, d’y comprendre quelque chose ! Pire encore, il n’y avait, aucun consensus concernant l’ensemble des gestes qui définissent la trajectoire de sécurité en moto. Les services de l’État chargés de la sécurité routière ont donc dû trouver une expression et une définition compréhensibles de cette manière de conduire pour tous les motards. Autrement, il aurait été difficile durant la campagne de sensibilisation d’expliquer comment on roule, suivant la trajectoire de sécurité en moto, au plus grand nombre.
La trajectoire de sécurité en moto est un positionnement du motocycliste sur la voie publique qui lui permet de réagir à temps en cas de dangers, spécialement au bord des virages. C’est une manière de conduire qui a prouvé au fil du temps son efficacité. La trajectoire de sécurité en moto permet au conducteur de deux-roues de se protéger contre l’insécurité routière, en lui donnant plus de visibilité dans les tournants. Avec cette technique, le motocycliste est capable de repérer de loin dans les virages, tout risque potentiel afin de se positionner en toute sécurité. Il s’agit de l’un des fondamentaux en matière de sécurité moto, vu que 42% des accidents mortels de motocyclistes ont lieu dans les virages. Grâce à la nouvelle réforme du permis moto, la trajectoire de sécurité fait aujourd’hui partie des leçons de conduite enseignées dans les moto-écoles. Elle a été insérée au programme de formation au permis, en vigueur dans les écoles de conduite moto. Avec la nouvelle forme du permis de conduire, les jeunes conducteurs sont désormais tenus de connaitre cette manière de rouler une moto. Le candidat doit en effet répondre à des questions sur la trajectoire de sécurité lors de l’épreuve théorique du code de la route moto. Il doit également prouver sa maitrise en la matière lors de l’épreuve pratique. Ainsi, les autorités ont mis l’accent sur la maitrise de la trajectoire de sécurité pour les jeunes qui veulent passer le permis moto. À travers cette stratégie, le gouvernement espère réduire l’insécurité routière des motocyclistes dans les virages. En effet, la gestion des tournants est la partie la plus complexe de la conduite moto, surtout pour le jeune conducteur ou le débutant.
Toutes les motos (moto-cross, motocyclette, scooter, etc.) sont compatibles avec l’utilisation de la trajectoire de sécurité. En pratique, il vous suffit de rouler sur le tiers le plus à droite de la chaussée lorsque la route est droite. À l’approche d’un tournant, vous devez réduire votre accélération en fonction de la profondeur du champ de vision. Concrètement, cela signifie ceci : moins vous voyez la route au niveau du virage, plus vous devez rouler à une allure réduite. Cependant, évitez tout freinage brusque ! Il faut au contraire réduire graduellement sa vitesse sans être trop lent pour ne pas désorienter les autres usagers de la route. Par ailleurs, vous devez également modifier votre positionnement au niveau des virages. Si le tournant est sur votre gauche, il faut rester dans le tiers le plus à droite de la voie publique. C’est en effet l’endroit le plus avantageux pour bénéficier d’une bonne visibilité et anticiper un évitement. Par contre, si la courbe est sur votre droite, rapprochez-vous du milieu de la route pour mieux voir ce qui se passe devant vous. Dès que vous pourrez voir la sortie de la courbe, reprenez de la vitesse si aucun danger ne se profile à l’horizon. N’oubliez pas à ce moment-là de revenir vous positionner sur le tiers le plus à droite de la chaussée. La trajectoire de sécurité en moto consiste donc à accroitre au maximum son champ de vision dans les virages. L’objectif ici est de pouvoir vite réagir pour se mettre en sécurité quand un dépassement ou autre manœuvre à risque est sur le point de se produire au tournant. La trajectoire de sécurité fait également appel à la notion de coussin de sécurité, une zone latérale de 20 à 50 cm où le conducteur peut aisément éviter un obstacle qui arrive. En somme, appliquer la trajectoire de sécurité en moto ne pose pas de gros problèmes de maniabilité. Certes, il faut s’habituer à cette manière de conduire, mais certains titulaires du permis moto datant d’avant la réforme pourraient avoir du mal à s’y faire. Pour ces personnes, suivre une formation, ou un stage moto accéléré constitue le meilleur moyen de se familiariser avec la technique. Néanmoins, il faut toujours s’assurer que l’organisateur soit agréé par la sécurité routière avant de s’inscrire.